mercredi 20 mars 2019

Comment parvenir à pardonner l'impardonnable et comment retrouver la paix quand la prière n'a rien changé et que l'on a perdu tout espoir pour y arriver ?

Comment parvenir à pardonner l'impardonnable et comment retrouver la paix quand la prière n'a rien changé et que l'on a perdu tout espoir pour y arriver ?



En fait, il ne peut y avoir de pardon quand il y a effort, on pourra toujours essayer, mais rien ne peut changer le passé, la souffrance émotionnelle laisse des traces, des cicatrices, semblable à des tatouages sur l'âme, se rappelant les plus grandes souffrances, certains êtres restent très fragiles émotionnellement, physiquement. Il n'y a pas un seul être en ce monde qui n'a pas vécu aucune souffrance. La souffrance est la non-reconnaissance de l'amour, car celui qui sait aimer, aime tout d'un même amour, tout en accueillant et en acceptant le choix de vie. Pourquoi souffrons-nous ? La souffrance est la réaction d'une action. En fait, en tant que présence incarnée dans la forme humaine, la souffrance vient des conséquences dues à notre propre relation avec ce monde, il est notre miroir de ce que l'on croit et pense être. Il ne peut y avoir de pardon véritable quand nous ne sommes pas en mesure de pardonner avec le cœur.

Plusieurs croient pardonner mais le cœur n'oublie jamais, se rappelant sans cesse l'origine de la souffrance. Il est vrai que l'apprentissage en tant que présence incarnée dans la forme humaine est tout une expérience à acquérir, la plus grande difficulté c'est faire face à un monde en souffrance. N'oublions pas que celui qui blesse, qui offense se trouve déjà en état de souffrance. Peut-on guérir de la souffrance émotionnelle, physique ? En fait, la souffrance n'est qu'un regard envers soi et ce monde, cet univers. Tant et aussi longtemps que la souffrance reste, s'incruste, s'imprègne dans notre conscience, dans ce que l'on croit et pense être, nous portons ce bagage émotionnel. On parle souvent des blessures de l'âme, qui sont le rejet, l'abandon, l'humiliation, la trahison et l'injustice, la souffrance du rejet a de lourdes conséquences sur l'être qui s'est fait rejeter par un être cher, ou par qui que ce soit, se sent rejeté, pas aimé comme s'il portait l'étiquette du rejet. Il en est de même pour les autres blessures, vivre dans la peur de revivre ces blessures, tout en les portant en son cœur et de les ressentir à nouveau. Il est drôle de constater que lorsque nous identifions à cette souffrance, que nous en portons le bagage émotionnel et physique, la réalité présente,  fait en sorte de faire ressortir cette souffrance du passé, alimentant l'instant présent.

L'être aura beau essayer de pardonner, de prier, mais rien n'y fait, l'être continue à porter ses blessures, sa souffrance émotionnelle et physique. Pourquoi en est-il ainsi ? La raison est simple, tant qu'il y a souffrance émotionnelle et physique, l'être ne peut s'en libérer. Comment parvenir à ne plus souffrir ? C'est en prenant connaissance que nous ne sommes pas la souffrance, que nous ne sommes pas les blessures de l'âme, comment faire ? En changeant notre regard, la souffrance est comme un vêtement fait de blessures, tant que nous endossons ce vêtement, nous alimentons cette souffrance. En portant ce vêtement de la souffrance, nous envoyons un signal fort à l'univers, à tout ce qui nous entoure, l'univers, ne fait que renvoyer à nouveau une réalité qui est à l'image de cette souffrance, de ces blessures. Plus on se croit victime, plus on crée une réalité semblable. En portant cette souffrance, on ne fait que la percevoir en tout ce qui est. La souffrance à plusieurs visages, plusieurs masques, sans vouloir offenser qui que ce soit, lorsque nous nous identifions à la souffrance, l'univers ne fait que créer cette réalité, qui n'est que la manifestation, la réalisation de cette identification à cette souffrance.

Voilà pourquoi, il est si important de changer de regard et de ne plus s'identifier à aucune souffrance, le faire c'est reconnaître en son cœur cette même souffrance. C'est que l'on continue à endosser ce vêtement fait de plusieurs blessures. Est-ce que la prière va changer quoi que ce soit, ainsi en est-il pour le pardon ? Il ne peut y avoir de changement si nous ne changeons pas nous-mêmes notre façon de voir le monde, l'univers. Tout jeune j'ai compris que pour se libérer de la souffrance, que je devais changer ma façon de faire, en changeant ma perception, mon regard, en me disant je ne suis pas cette souffrance, ni ces blessures, tout en regardant l'objet de cette souffrance, la personne ou les personnes qui en sont la cause, en souhaitant que du bon. Je leur souhaitais le meilleur du monde. Tout en me disant que j'avais fini d'entretenir cette souffrance et c'est par cet amour inconditionnel que je suis parvenu à m'en libérer. J'avais changé mon regard, petit à petit ce vêtement de souffrance, s'est dissous, il n'y avait plus de souffrance en mon cœur, que de la joie, que la paix et que l'amour dénudé de tout concept, croyance ou autres liens d'enfermements.

Comprendre ceci, tant et longtemps que nous endossons comme vêtement celui de la souffrance et des blessures de l'âme, nous ne pouvons pas être heureux, être dans la joie, d'être en mesure de tout aimer, de tout accueillir d'un même amour, qu'importe le choix de chacun. Mon regard a changé ma vie, en endossant plus aucune souffrance, ni blessure, je suis l'amour, la joie et la paix pour la simple raison que je souhaite à tous le même amour, la même joie, la même paix. D'après-vous, celui qui souffre, qui porte son vêtement de souffrance, quelle est son plus grand besoin ? Il a juste besoin qu'on lui reflète sa véritable nature divine, il a juste besoin d'être aimé, d'être accepté et accueilli dans cet amour qui ne juge point, qui veut que le meilleur pour tout son être, de ne plus être vu comme étant la victime, portant un costume de souffrance, mais comme étant cette présence éternelle, celle de l'amour, la paix et la joie.

C'est en retournant cette reconnaissance de son propre cœur, en la lumière de l'amour qu'il nous est si facile d'aimer tout d'un amour dénudé de tout concept et de transcender toute la souffrance et blessure. J'ai choisi de ne plus souffrir car je ne suis pas la souffrance mais bien l'amour qui est ma véritable présence en ce monde, en cet univers. Je ne suis ni le passé, ni le futur, je suis que l'ici et maintenant, cette présence éternelle, qui se manifeste dans l'amour, la joie et la paix du cœur. Est-ce que je nourris mon mental de la souffrance et des blessures de l'âme ? Non, mon mental est libéré de la souffrance et des blessures, il sait que je ne suis ni la conscience, ni la forme, ni rien de ce monde, que je suis que la présence éternelle qui est au-delà du temps, de l'espace et dimensions. Comme je le perçois en tout ce qui est, au-delà des voiles de l'oubli, il n'y a que la présence éternelle, notre vraie nature divine, notre essence éternelle. Pourquoi être dans l'espoir de pouvoir se libérer de la souffrance ? Quand nous sommes de toute éternité, la lumière de l'amour, la présence éternelle qui ne connaît aucune souffrance, ni blessures, juste l'amour dénudé de tout concept.

Présence auteur
Régis Raphaël Violette